Si “stoïque” n’était pas un mot grec, alors les Norvégiens l’auraient certainement inventé. Les descendants modernes des Vikings sont si polis et, en fait, si stoïques, qu’ils ne montreront jamais ouvertement leur frustration face à quelque chose que vous avez fait, ou ne vous feront jamais réaliser qu’ils se sont offensés de quelque chose que vous avez dit. Mais alors que de plus en plus de touristes affluent vers les fjords et les villes pittoresques de Norvège, même les Norvégiens se lassent de certains faux-pas. Voici quelques éléments à éviter, pour le bien des habitants, mais aussi pour profiter au maximum de votre voyage en Norvège.
Attendez-vous à acheter de l’alcool fort au supermarché…
En Norvège, l’alcool (tout ce qui est supérieur à 4,7 %) est réglementé par l’État et n’est vendu que dans les magasins de d’alcool gérés par l’État. Cela remonte à la prohibition des années 1920 et aux tentatives plus récentes de réduire les taux élevés d’alcoolisme dans le pays – les Norvégiens vous diront que les lois sont en fait beaucoup plus laxistes de nos jours. Vous pourrez trouver un magasin d’alcool dans presque toutes les villes (les grandes villes comme Oslo en ont plusieurs), il suffit de connaître leurs heures d’ouverture : ils sont ouverts de 10h à 17h du lundi au mercredi, de 10h à 18h du jeudi au vendredi, de 10h à 15h le samedi, et ils sont fermés le dimanche.
…ou même de la bière, à certaines heures et certains jours
Qu’en est-il de l’alcool qui est inférieur à 4,7% ? Bien sûr, vous pouvez acheter de la bière et divers cidres dans les supermarchés et les épiceries, il suffit de vérifier votre montre d’abord. Les épiceries et les supermarchés ne sont autorisés à vendre de l’alcool qu’avant 20 heures en semaine, avant 18 heures le samedi et pas du tout le dimanche. Certains jours fériés ne sont pas non plus pris en compte pour l’achat d’alcool : L’Ascension, Noël et le Nouvel An, Pâques, la Pentecôte, les jours fériés du 1er et du 17 mai et, ce qui n’est peut-être pas surprenant, les jours de vote. Prenez note de ces jours et de ces restrictions à l’avance, et tout ira bien.
Ne dites jamais rien de négatif sur le roi
Nous sommes d’accord, la démocratie, c’est bien. Mais à moins que vous ne soyez un descendant direct de Maximilien Robespierre et que le concept de roi ne vous semble être un affront personnel, il vous serait conseillé de ne pas faire de suppositions sur la monarchie constitutionnelle de Norvège. En Norvège, les rois et la famille royale ont plutôt un rôle cérémonial, le gouvernement élu ayant à tout moment le pouvoir réel (aucun roi n’a opposé son veto à une loi depuis 1905) – et c’est peut-être cette neutralité qui fait qu’ils sont si respectés et aimés par le public. Le roi actuel, Harald V, est particulièrement aimé : non seulement il est le premier prince né en Norvège depuis Olav IV en 1370, mais en plus, à 80 ans, il reste vif, de bonne humeur et inspirant. Nous vous mettons au défi de regarder son discours sur l’inclusion, l’amour et l’égalité, et de ne pas être trop inspiré.
Prendre un taxi sans vérifier son budget au préalable
Les taxis en Norvège sont sûrs, propres et respectables. Ils sont aussi un luxe. Prendre un taxi à l’aéroport Gardermoen pour se rendre à Oslo peut vous coûter entre 60 et 150 dollars, et les tarifs au kilomètre varient selon la ville où vous vous trouvez et la compagnie de taxi que vous utilisez. Il est très rare de voir un habitant de la région prendre un taxi, et ce uniquement en cas d’urgence, ou si quelqu’un d’autre prend en charge le coût du taxi (par exemple, de nombreuses écoles engagent des taxis pour transporter les enfants qui vivent dans les zones rurales).
Boire en public un jour de semaine
Comme vous avez pu le supposer dans les paragraphes précédents sur l’achat d’alcool, les Norvégiens ont une relation délicate avec l’alcool. En raison du monopole d’État et de leur passé essentiellement luthérien, la consommation d’alcool en semaine est encore assez mal vue – mais il est culturellement acceptable de se saouler le week-end. Bien sûr, si vous prenez un verre de vin au restaurant avec votre dîner le mercredi soir, personne ne sourcillera. Mais si vous avez l’intention de faire la fête ou d’emporter une bouteille dans la rue, mieux vaut attendre jusqu’au vendredi soir, où tout le pays boira avec vous.
